PARCOURS PROFESSIONNEL Ingénieur « Développement », il met en place les nouveaux produits

Même s'il n'avait pas d'antériorité agricole, Vincent Jacquin a choisi les productions horticoles. Il a d'abord suivi un parcours assez classique avec un BTA « Productions pépinières » entre 1990 et 1993 à l'institut Lemonnier à Caen (14), puis un BTS « Productions horticoles » entre 1993 et 1995 au lycée agricole et horticole de Coutances (50). Ces deux étapes lui ont successivement permis de découvrir les activités de base et les étapes importantes en productions ornementales, avec notamment :

- un stage de deux mois en 1992 aux pépinières Genepi à Pléhédel (22), spécialisée dans la multiplication essentiellement de plantes de terre de bruyère en hors-sol ;

- un stage d'un mois en 1992 aux Pépinières de Bernay (27) en production d'arbres et arbustes d'ornement de pleine terre ;

- un stage de deux mois en 1994, renouvelé en été, à l'EARL Suzanne à Avenay (14), en production de Primula obconica en potée fleurie ;

- et enfin un stage d'un mois en 1994 à l'exploitation du lycée horticole de Mäntsälä, en Finlande, dans le cadre d'un échange scolaire. Cette expérience a été l'occasion de découvrir les productions spécialisées, dont la gestion de la fertilisation de tomates et de roses destinées aux fleurs coupées en hors-sol, d'aider et d'épauler le chef de culture, et de se perfectionner en anglais. Après une prépa post-BTS au lycée agricole du Rheu (35), une tentative peu fructueuse de concours d'entrée à l'INH d'Angers, son parcours s'est poursuivi par une formation de « Responsable en biotechnologies végétales », niveau bac+4, de 1995 à 1997, à l'Enfa, formation dispensée en partenariat avec l'Ensat et l'université Paul-Sabatier de Toulouse III (31). Dans le cadre de ce cursus, il a effectué un stage de six mois, en 1997, au BBV (Bretagne Biotechnologie Végétale-GIP) de Saint-Pol-de-Léon (29), désormais Végénov. La thèse à réaliser portait sur la génétique et la biologie moléculaire de choux-fleurs et de brocolis.

Diversité et complémentarité

Après le passage par l'armée, obligatoire à l'époque, Vincent Jacquin a rejoint l'une de ses anciennes entreprises de stage, l'EARL Suzanne, pour six mois, afin d'assurer le suivi de production. Puis il a intégré l'association Horti-Pépi, d'avril 1999 à juillet 2004, en tant que conseiller technique salarié. Ses missions : encadrer une trentaine d'horticulteurs et pépiniéristes dans leurs établissements, transmettre les résultats d'expérimentations engagées entre Horti-Pépi et la station Sileban, à Barfleur (50).

Production, gestion des cultures, fertilisation, biologie avec la compréhension précise du fonctionnement et des réactions (notamment hormonales) des plantes, travail sur le terrain, en serre et en laboratoire... : tout ce parcours, non déterminé à l'avance, lui a été très utile par la suite, au quotidien, dans ses deux activités successives chez Compo, tant en matière de connaissances techniques et scientifiques, très complémentaires, mais également pour le réseau de relations et de contacts en France.

De l'efficacité sur le terrain aux hautes technologies

Dans la filiale française de Compo Expert, depuis 2004, Vincent Jacquin a tout d'abord été, pendant quatre ans, agent régional. Il a parcouru en long et en large vingt-trois départements du grand Sud-Ouest (de la Vendée à Montpellier, jusqu'à Biarritz). « J'ai abordé toutes les facettes du métier de technico-commercial pour suivre les horticulteurs et pépiniéristes, pour former, encadrer et accompagner les vendeurs de nos distributeurs car Compo France ne commercialise pas en direct. Avec les quatre autres technico-commerciaux de l'époque, il s'agissait d'informer les producteurs et de faire remonter leurs besoins, de contribuer à adapter les gammes et à garantir leur bonne mise en oeuvre. »

Depuis 2008, Vincent Jacquin est basé à Rennes (35) en tant qu'ingénieur « Développement & promotion » pour le nord du pays. Signe de l'évolution du groupe Compo, il fait partie d'une équipe spécifique plus orientée vers le développement de nouveaux produits, en phytosanitaires et fertilisants. Il s'agit de mettre en place des essais, privés ou nationaux, dans des stations coopératives ou dans des stations du réseau Astredhor... Avec ses deux homologues, Isabelle Cirou dans le Sud-Ouest, et Pascal Chaudrut dans le Sud-Est, ils forment l'équipe R&D qui se réunit au siège à Levallois-Perret (92) environ tous les deux mois. Entourés de Stéphane Grolleau et Pierre-Philippe Trinez, responsables « Ligne de produit », ils ont pour mission de voir comment les savoir-faire innovants, proposés par le groupe Compo et généralement conçus au départ pour les filières maraîchage, arboriculture, viticulture ou grandes cultures, peuvent être mis en place et/ou adaptés - en préconisations et en dosages - aux cultures, aux pratiques, aux législations et aux contextes climatiques français. Parmi les solutions alternatives ou les technologies innovantes, lancées depuis quatre ou cinq ans, et sur lesquelles ils ont été amenés à plancher, on peut citer Spruzit ®, un insecticide-acaricide alternatif contre les pucerons, acariens, aleurodes, cicadelles, utilisable en agriculture biologique ; Basfoliar® Kelp Oligo-Max, un engrais liquide issu d'une algue naturellement riche en équivalent-auxines ; les engrais filmés Basafilm® alliant l'engrais retard Isodur® avec l'action contrôlée du Poligen®, pour les gazons, notamment dans un souci de protection de l'environnement... D'autres nouveautés sont annoncées pour l'an prochain.

Vincent Jacquin et ses quatre collègues de l'équipe R&D rencontrent par ailleurs, environ une fois par an, leurs homologues à l'international (Europe, Asie, Amérique du Sud...) pour des groupes de travail technique.

« Depuis 2008, mon expérience agricole est un plus. Chez Compo Expert France, nous pouvons travailler dans un esprit familial, avec beaucoup d'échanges, tout en étant sans cesse à la pointe en faisant évoluer des produits de très haute technologie sur des dossiers de développement en cours. Nous travaillons de plus en plus au niveau de l'efficacité des formulations et même des molécules. C'est notre rôle de finaliser leur mise en place de façon pratique et efficace. »

Odile Maillard